Cytomegalovirus (CMV) : symptômes, dépistage et traitement
Le CytoMégaloVirus (CMV) en quelques mots
CytoMégaloVirus, ou CMV, est le virus qui cause le plus grand nombre d’infections transmises de la mère à son futur bébé.
La contamination se fait par contact avec la salive, les urines et les sécrétions nasales.
Environ la moitié de la population est porteur de ce virus. Les femmes les plus exposées (à risques) sont les femmes non immunisées qui vivent au contact de jeunes enfants.
L’infection passe le plus souvent inaperçue, ou peut se présenter sous formes de signes pseudo-grippaux. Si des symptômes évocateurs surviennent au cours d’une grossesse, une sérologie CMV est alors réalisée pour rechercher les anticorps.
En cas d'infection récente pendant la grossesse, une amniocentèse peut être effectuée afin de déterminer si le fœtus a été contaminé. A la suite d'une primo-infection maternelle, le taux de transmission au fœtus est de 30 à 40%.
Le respect des mesures d’hygiène permet de prévenir le risque de contamination par le CMV pendant la grossesse.
Qu'est-ce que le CMV (CytoMégaloVirus) ?
CMV : trois lettres pour un virus qui inquiète de nombreuses mamans pendant la grossesse.
Le CytoMégaloVirus (CMV) est un virus strictement humain, c'est-à-dire observé uniquement chez l’homme.
Il est responsable d’une maladie généralement asymptomatique (dans 90% des cas) ou pouvant se présenter sous forme de symptômes ressemblant fortement à ceux d’une grippe, sauf chez les patients immunodéprimés et chez le fœtus.
C’est la plus fréquente des infections materno-fœtales c'est-à-dire transmise de la maman au bébé.
Les femmes les plus exposées sont les femmes enceintes séronégatives au contact de très jeunes enfants fréquentant des collectivités (crèches….).
Ce qu’il faut retenir :
- Le CMV est le virus le plus fréquemment impliqué dans les infections materno-fœtales dans les pays développés.
- 50-60% des femmes en âge de procréer ont déjà été en contact avec le CMV. Elles sont immunisées, mais cette immunité n’empêche pas une infection secondaire (réactivation ou réinfection), elle n’est pas protectrice.
- 0.5-2% des femmes enceintes contractent le virus en cours de grossesse : primo-infection (3600/an en France).
- 30-50% de ces femmes transmettront le virus à leur enfant.
- Les femmes le plus exposées sont les femmes enceintes séronégatives au contact de très jeunes enfants fréquentant des collectivités.
- A l’heure actuelle, il est démontré que le respect des mesures d’hygiène diminue le risque d’infection maternelle et donc le risque de séquelles congénitales
Comment se contracte le CMV ?
En France, une femme enceinte sur deux n'est pas immunisée et risque de contracter le cytomégalovirus pour la première fois pendant la grossesse et de se contaminer.
Le CMV est présent dans la salive, les urines, les sécrétions nasales, les larmes. Il peut se transmettre facilement entre les enfants, par contact direct ou via les jouets, cuillères, tétines etc…c’est pour cela qu’une maman enceinte peut se contaminer en embrassant sur la bouche son enfant qui fréquente la crèche ou l’école.
Ce virus est également présent dans les sécrétions génitales, et peut se transmettre lors des rapports sexuels.
Le CMV est-il dangereux pendant la grossesse ?
Si une femme enceinte contracte le virus pour la première fois pendant sa grossesse, l’infection peut s’avérer dangereuse pour son bébé. Il existe aussi un risque lorsqu’il s’agit d’une réinfection ou d’une réactivation chez une femme qui est déjà immunisée.
Rassurez-vous, si vous contractez le CMV, votre bébé ne sera pas forcément atteint à son tour.
Dans 40% des cas seulement, le fœtus est contaminé : on parle alors d’infection congénitale à CMV (environ 1500 cas par an).
Parmi ces enfants contaminés, la majorité (80%) ne présentera aucun symptôme,10% feront une infection prénatale sévère (microcéphalie, hydrocéphalie, calcifications intracrâniennes) et 10% seront en apparence sains à la naissance mais présenteront plus tard des séquelles neurosensorielles (surdité notamment).
Le risque fœtal (pour le bébé) est majeur en début de grossesse, c'est-à-dire que plus l’infection a eu lieu tôt durant la grossesse, plus ces séquelles sont potentiellement graves.
Quand faire le dépistage du CytoMégaloVirus ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment publié de nouvelles recommandations qui marquent une avancée significative dans la prévention des infections à cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse. Désormais, un dépistage systématique du CMV est recommandé chez toutes les femmes enceintes au premier trimestre, avant 14 semaines d’aménorrhée (SA), dont le statut sérologique est inconnu ou antérieurement négatif.
Pourquoi ce dépistage est-il important ?
Le CMV est le principal agent infectieux responsable d’infections congénitales graves. Contracté en début de grossesse, il peut entraîner des complications sévères chez le fœtus : surdité neurosensorielle, troubles neurologiques, retards du développement, voire paralysie. Jusqu’à présent, le dépistage n’était pas systématique, créant des inégalités dans la prise en charge.
Grâce à cette nouvelle stratégie, la HAS vise à uniformiser les pratiques médicales et à améliorer la prévention des formes graves de l’infection congénitale à CMV.
Qui est concerné par ce dépistage ?
Le dépistage est désormais recommandé pour :
- Les femmes enceintes dont le statut sérologique CMV est inconnu ;
- Les femmes dont le statut est connu comme négatif antérieurement
En revanche, les femmes ayant un statut sérologique connu antérieurement positif ne doivent pas être dépistées à nouveau, car elles sont considérées comme à faible risque de transmission materno-fœtales du CMV (neanmoins non nul), et le suivi echographique habituel est considéré comme suffisant, dans ce cas de figure.
CytoMégaloVirus : que faire si le résultat est positif ?
Si la prise de sang montre une infection à CMV récente (présence d’IgM), une amniocentèse peut être réalisée :
- Si le CMV n’est pas détecté dans le liquide amniotique, la maman peut être rassurée.
- Si le virus est détecté, la maman sera étroitement suivie par une équipe de médecine fœtale, des échographies mensuelles seront alors réalisées pour détecter d’éventuelles anomalies cérébrales.
Si les échographies ne révèlent pas d'anomalies, la grossesse sera poursuivie normalement. Dans le cas contraire, une interruption médicale de grossesse pourra être envisagée, la décision revenant évidemment aux parents.
Comment peut-on éviter le CMV ?
A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin qui permette de prévenir l’infection chez la femme enceinte. Il est donc primordial que les femmes en âge de procréer bénéficient d’une information sur le CMV et en particulier sur les mesures de prévention de cette infection.
Dans l’attente d’un traitement, ou mieux encore, d’un vaccin, la meilleure prévention reste l’hygiène.
- Lavez-vous les mains fréquemment, et surtout après avoir changé les couches ou mouché un enfant.
- Si possible, portez des gants pour changer votre enfant.
- Evitez tout contact avec la salive : n’embrassez pas votre enfant sur la bouche, évitez de boire ou de manger avec les ustensiles de votre enfant (évitez de gouter à la compote de bébé avec sa petite cuillère).
Un traitement possible en cas de primoinfection détectée précocement
L’intérêt majeur de ce dépistage précoce réside dans la possibilité de mettre en place un traitement par valaciclovir en cas de primoinfection détectée avant 14 SA. Ce traitement antiviral a démontré son efficacité pour réduire le risque de transmission materno-fœtale et prévenir les complications graves chez le nouveau-né.